Choum/Chinguetti-jour 8/9-

Publié le 23 Avril 2007

Choum vers Oasis de Tergit - jour 8- 

Nous arrivons à Choum à 7h30... 11h plus tard... Nous empruntons un taxi afin de rejoindre la ville de Atar. Nous serons installés à l'arrière d'un pick-up, avec les bagages.Pour dire vrai : dans le plateau les bagages + 6 personnes et une brebis cornue. Dans la cabine 6 personnes aussi... et le PTAC ?
Trois heures de pistes (120km)... dans un vent de sable important, la fatigue de cette douce nuit... et la peur que cet animal ne vienne d'un coup de corne me toucher l'entre jambe ... oui, la bête est couchée en partie sur moi... 

Arrivée sur ATAR. Nous sommes exténués. Il est 13h,le voyage aura durée quelque 3,5h avec une pause thé,tellement le vent de sable est éprouvant.
 Atar est déserte, la chaleur est forte, et le centre ville ne compte que quelques personnes qui traversent les rues sans traîner. L’ombre est reine à cette heure de la journée. Nous déjeunons dans un resto marocain. 
Notre but est de rejoindre le plus vite possible l’oasis verdoyante de Tergit à une vingtaine de kilomètres. Mais les taxis ne sont pas légion à cette heure de la journée. Ceux qui s’arrêtent double et triple le prix de la course, mais nous ne sommes pas pressés …
Nous en profitons pour nous faire raser . Nous passons devant l’auto-école de Atar. Une Renault cinq est à disposition des élèves : une aile est enfoncée, phare cassé,grille de radiateur pendante,pas de rétro extérieur,la vitre conducteur est remplacée par un morceau de plastique, le véhicule reste en place callé par des cailloux…un bon fou rire nous prend !
 
Je trouve le coiffeur /barbier allongé sur la banquette des clients…Bienvenue aux étrangers qui constitueront le salaire de sa journée…je passe le premier. La crème est passé sur mon visage d’une main experte. Le blaireau présente des signes évidents de fatigue … je n’ose imaginer le nombre de visages qu’il a du décrasser…bref…passons à autre chose ! Il lui faudra 3 lames neuves pour venir à bout de ma barbe de 4 ou 5 jours…

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Nous trouvons un taxi à prix raisonnable. En route vers Tergit. La paysage est assez joli,avec le passage d’un petit col. Nous quittons la route goudronnée, et empruntons la piste. Notre chauffeur est un jeune sénégalais, peu expert à la conduite dans le sable … la Mercedes s’ensablera à l’entrée de l’oasis.

Quel dommage ! le vent de sable rend la visibilité réduite, mais l’atmosphère de cette fin d’après-midi est agréable. La lumière est chaude et diffuse. Nous rejoignons à pieds le fond de l’oasis, et pénétrons le site qui fait la renommée de Tergit ! 

La réputation n’est pas usurpée : Tergit est magnifique. Une oasis bien sûr, mais aussi un petit paradis en plein désert ! Pourquoi ce sentiment de d'Eden ? Premièrement tout est brûlé alentours. Le contraste saisissant de cette tâche verte, blottie dans une faille du plateau d’où coule une source donne ce sentiment d’Eden…L'eau est collectée, et vient emplir un bassin naturel. Son trop plein coule ensuite paisiblement le long de la falaise. Suite à cette nuit difficile, nous tremperons avec délectation notre chair fatigué dans ce bassin providentiel.
 Mon esprit est à ce moment même conscient du privilège qui est le mien. Oui, je dirai à plusieurs reprises le fameux CARPE DIEM, conscient qu’il faut saisir au vol ce moment de quiétude et de ravissement. Je donnerais cher pour posséder ce havre de verdure. Mon âme refait ce doux rêve qui est celui de posséder un jour une terre…où et pourquoi ? Je ne sais pas. La chose est en moi depuis longtemps. C’est tout.

Il n’y à qu’une famille dans le campement à notre arrivée …c’est bien ! La quiétude du lieu renforcera tout naturellement ce sentiment de bien être.
Nous choisissons une khaima (tente en arabe) au pied de la falaise. Nous dînerons d’un tajine relativement copieux. La nuit s’annonce douce, mais elle s’avèrera désastreuse tant le coin est infesté de moustiques. Je ne dors que quelques heures. Le jour se lève. Les moustiques s’éclipsent, les mouches apparaissent ...   

Oasis de Tergit vers Chinguetti - jour 9 -

 
Retour à Atar. Après délibérations,nous louerons les services d’un chauffeur prénommé Mad. Il sera notre guide quelques jours, au volant de son 4x4 6 cylindres Toyota.  
Nous voulons absolument visiter Chinguetti la ville sainte, et Ouadane la cité caravanière oubliée.

Nous quittons Atar, et nous dirigeons vers la passe de d’Amogjar. Le site est donné pour de toute beauté, voire exceptionnel. Ce satané vent de sable emportera dans son voile orangé mon rêve de grand paysage. Pour cause de visibilité réduite, je resterai sur ma faim quant à ce site. Le Ksar construit pour les besoins du film «  fort Saganne « (G.Depardieu ;P.Noiret et S.Marceau), nous donnera une idée des difficultés de tournage dans ce coin perdu. 

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Nous visiterons par la suite le site rupestre d’ Agrour. Il fut découvert par le célèbre Théodore Monod, qui fit don pour partie de sa personne à ce désert mauritanien. Les peintures représentant des girafes, lions et éléphants témoignent que ce désert était couvert de végétation il y à 5000 ans ! Nous déjeunons dans une anfractuosité de la falaise. Là aussi, nous serons les seuls touristes.

L’arrivée sur Chinguetti se fait en début d’après-midi.

 

 

CHINGUETTI

 

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Nous entrons dans cette ville historique du désert mauritanien .La citée est toujours considérée comme la 7ème ville sainte de l’Islam, et acquis son prestige grâce à son rayonnement spirituel. Ecoles et universités coraniques se côtoyaient. De très nombreux lettrés et marabouts ont légués d’innombrables manuscrits. En réalité il s’agit bel et bien d’un gros village pour nous européens. Le sable est omniprésent,et la chaleur bien installée.

Nous logerons à l’auberge de la vallée blanche. Le jeune homme qui s’occupe de nous nous propose de loger sous la khaima (tente) .Mais mon attention se porte vers un toit terrasse. L’escalier est franchi quatre à quatre. Je suis attaché à passer au moins une nuit ici,d’autant que l’endroit est propre. La vue y est dégagée sur la ville et sur la mosquée … adjugé ! Nous contemplerons la voûte céleste ce soir.

Après un thé de bienvenue,nous filons visiter cette fameuse citée. 

Les rues sont étroites, et forment un véritable petit labyrinthe. Nous aimons à nous perdre dans ce dédale. La ville n’est pas construite en banco ou pisé (terre mouillée avec paille et tassée dans des coffrages), mais entièrement avec une belle pierre de couleur chaude. Comme dans toutes les villes des contrés chaudes ou désertique, les maisons présentent une façade plutôt quelconque. L’habitat s’organise autour d’une cour intérieure. La vie est ici …à l’abri des regards indiscrets. 
Bon nombre de maison sont en ruine, et j’en parcours plusieurs en ayant à l’esprit le faste passé de cette citée de renom.

Nous passons dans une nouvelle ruelle. Au bruit de nos pas, une jeune femme sort précipitamment à la fenêtre, sa poitrine en partie dénudée. Sa beauté est grande et sa peau  couleur chocolat. Sa féminité nous poursuivra à vrai dire tout l’après-midi. Avec ses deux cousines, elle nous mènera vers sa petite boutique. Là, pêle-mêle, la belle nous présentera quelques bijoux africain. Le parfum du thé se mêlera aux fragrances d’encens, et nous resterons un long moment à profiter de cette compagnie féminine.

La chaleur, s’efface quelque peu. Il nous faut absolument visiter une bibliothèque. Venir à Chinguetti et ne pas scruter ses manuscrits anciens serait une véritable erreur. 
Notre choix se porte vers la bibliothèque Moulay. Les plus anciens manuscrits datent du XIème siècle. Nous y trouvons le jeune propriétaire, qui est bibliothécaire. Cet homme a  aussi été formé au Maroc (fond de l’UNESCO)  afin de restaurer une partie de son patrimoine familial. La spécificité de sa collection est un ouvrage en peau de gazelle. Nous contemplerons des manuscrits scientifiques, de magnifiques enluminures, et bien entendu les cinq piliers de l’islam. Une visite très enrichissante !

Le soir tombe, il nous faut rentrer à l’auberge. Nous dînerons en compagnie de deux jeunes mauritaniens . Là encore, nous parlerons de l’avenir du pays, du mariage , du travail …

 Le plus âgés des deux converse ouvertement. Il nous confira qu’il attend un travail pour l’été. Un marabout lui a annoncé la chose. Il attend donc … couché une partie de la journée. Le inch’allah est encore de mise, avec l’attentisme qui s’ensuit. Rapidement sa présence me touche. Son visage est détendu et très souriant. Cet homme porte la douceur et l’honnêteté sur lui. Oui, l’habit fait parfois le moine. Nous passerons une excellente soirée.

Il est l’heure de se coucher. Nous arpentons les escaliers afin de rejoindre le toit terrasse, et nous nous glissons dans notre sac de couchage. Le ciel est magnifiquement étoilé. Pas de pollution organique et lumineuse. La nuit complète. Je reste plusieurs minutes « la tête dans les étoiles ». La belle Vénus me fait face, et magnifie cette douce nuit. Quelle beauté ! Une lente torpeur me saisit… l’instant est presque magique … le noir.

 

Petite réflexion du jour :

 


 
L’UNESCO à financé en partie le désensablement de Chinguetti. A priori, la ville est donnée pour être sauvé des sables. Les traces du niveau haut dans les rues sont parfois visibles. Le travail a du être assez colossal ! Bravo.

Mais les personnes n’ont pas été éduquées ou si peu! Le constat est navrant ! Les rues sont souvent jonchées d’ordures, le plastique règne en maître. Horreur, malheur … une prise de conscience est urgente.

 

Les rencontres du jour :

 


*Ces 3 jeunes femmes cet après-midi. Grâce et sourires à profusion. Une bouffée d’air frais !

*Ce jeune homme lors du dîner. Simplicité, véritable gentillesse, un visage auréolé de naturel. La malice semblait avoir fuit de cet être enveloppé de son boubou mauritanien. Merci jeune homme !

 

 

Rédigé par FRED!

Publié dans #MAURITANIE-SAHARA OCCIDENTAL-MAROC

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