Chinguetti/Bordeaux-jour 10/17-

Publié le 22 Avril 2007

CHINGUETTI vers OUADANE - jour 10-

 

Nous nous levons à 6h30. Le jour point. Comme pour le couchant, l’instant est privilégié. Chinguetti sort de sa torpeur. Nous filons à nouveau dans les petites rues. La lumière est propice à la photo. Je cherche quelques clichés de qualité. Nous sortons de la ville pour faire quelques photos de dune.
 Horreur ! nous sommes sur la piste de la décharge municipale. Avec le vent, il y en a partout! Je dois marcher un moment pour trouver du sable propre. Enfin, les courbes féminines d’un joli cordon de dune s’offre à moi. Il est 8h. Mad, le chauffeur du 4x4 est déjà là. 

8H30 le départ de la journée est donné. Nous traversons l’erg Ouarane. Le sable est vraiment mou, mais Mad est expert en la matière. Nous sommes en plein désert, aucune piste visible, pas de GPS, pas de carte, pas de boussole … l’œil et l’expérience de l’homme .

 Nous arrivons à l’oasis de Tanouchert. Cette oasis a repris vie avec le soutien d’associations.

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Des pompes ont été installées. La population demeure pauvre. Nous parcourrons à pieds la palmeraie. Une femme a des aphtes, et son bébé la diarrhée. Notre petite pharmacie servira bien à ces personnes. Quelques photos en récompense pour nous. Repas à l’ombre dans une maison en rameau de palmier, et petite sieste.

Nous repartons vers Ouadane. Désert, piste …nous nous demandons où nous allons.
 
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Ouadane est en vue. La citée était à l’époque du commerce transsaharien, un carrefour reliant le Maghreb à l’Afrique subsaharienne. Transitaient ici de l’or , ivoire, épices, sel, étoffes, poteries,  parfums, bijoux.

De plus au XIIème siècle, elle fut la 1ere citée mauritanienne à implanter la culture du palmier-dattier. Elle fut construite sur une falaise pour assurer une position défensive et au confluent de deux rivières : les oueds de la connaissance et de la richesse. Avec le déclin des caravanes, Ouâdane à perdu de son importance, et demeure aujourd’hui une toute petite citée saharienne très excentrée. Nous sommes en effet à quelques 200km d' Atar !!!

 

 

Nous logeons à l’entrée de Ouadane, chez Zaida. Cette jeune femme est très active dans la vie associative locale. Nous dormirons dans un tiki, sorte de case avec mur en dur et couverture en chaume. L’endroit est propre et nous y passerons une excellente soirée.

Malgré la forte chaleur, nous allons nous promener dans la palmeraie, qui est fort belle. De nombreux potagers bien tenus y sont installés. Tomates, fraisiers …. Des puits, de l’eau qui coule … un instant fraîcheur dans cette aridité omniprésente.
 La visite se poursuit, et nous atteignons maintenant la vieille ville de Ouadane. Certes, tout est ruiné, mais le site est assez extraordinaire et se situe à flanc de falaise. La ville devait être superbe à son apogée. On à peine à la voir dans cet état ! De belles vues se dégagent de certaines maisons. Nous descendons en bas des remparts. Le puit principal de la ville était bien sûr à l’intérieur de ces derniers. Le soir tombe, et c’est un régal de se promener dans ces ruelles. Les derniers rayons de soleil viennent embraser la pierre. La quiétude est présente, nous sommes bien, loin de tout.

Nous rentrons chez Zaida. Pour le repas, nous faisons connaissance avec 2 jeunes espagnoles en mission d’alphabétisation et avec 3 jeunes français membres d’une association qui installe des poêles à bois pour la cuisine. Les discutions seront enrichissantes, et nous passerons aussi une agréable soirée à échanger nos impressions et expériences sur ce pays.

 

Réflexion du jour :

 


Nous voyons passer des camions style exploitation pétrolière. Zaida nous confirme qu’un gisement a été découvert à quelques kilomètres.

Qui est sur le coup ? Les Chinois et les Russes … les Mauritaniens sont dépasés, les 2 autres rusés. Nous le savons, la Chine est en forte demande énergétique. Des accords sont signés en ce moment dans toute l’Afrique. Matières premières et ressources minières contre produits manufacturés ! Le pillage de l’Afrique continu … mais pour des raisons de guerre économique, les Etats-Unis froncent les sourcils et commencent à donner de la voix … A suivre !

 

OUADANE > CHOUM (train minéralier)> NOUAHDIBOU - jour 11-


 

Nous partons le lendemain vers 8h30. Nous emprunterons directement la piste principale en direction de Atar. Nous roulons entre 100 et 120 km/h … vitres ouvertes et donc couverts de poussière. 
En fin de matinée, nous arrivons à Azougui et visitons quelques fouilles archéologiques ainsi que la palmeraie. Plus loin, déjeuner chez des nomades, et route vers Choum. 
La Chaleur est torride, la poussière pénètre le moindre interstice. Choum est devant nous, nous ne serons pas en retard pour prendre le train de 18H. Repos dans une maison en banco, sur des nattes. Un homme m’offre de la viande de chameau qui vient d’être cuite devant nous. Nous nous dirigeons à présent vers la « gare » de Choum. Elle est située très en dehors de la ville car le wagon voyageur est en queue de train. Une dizaine d’enfants entre 8 et 13 ans nous y attendent. Nous sommes les seuls touristes, les nouvelles vont vites … Les garçons sont très taquins, les filles plus timides. Ils resteront avec nous jusqu’à la tombée de la nuit. Séance de photos, jeux, lecture, chansons françaises apprisent à l’école par les filles, discutions … nous passerons un début de soirée merveilleux. Ces voix d’enfants, leurs chants, cette innocence manifeste, cette impression de ville fantôme … Mais où sommes-nous ?

La nuit tombe. Un homme s’est installé à une centaine de mètres de nous dans une décharge à ferraille. Il vit sous une tente montée en bord de voie ferrée. Il passera plus d’une heure à psalmodier des sourates du Coran, à la lueur d’une bougie. L’atmosphère est là aussi particulière. Nous mangeons une partie des quelques provisions emmenées pour le voyage en train. 
Mais au fait, et le train ? Il y a plus de trois heures que nous attendons … l’inquiétude gagne un peu. Et s’il n’arrivait pas ? La gare n’est pas une gare … mais un quadrilatère en banco jonché d’ordures ! Vers 21H, un homme arrive dans la nuit. Il vient nous faire payer les billets de train … et il arrive quand ? Vers 22H … et effectivement le train arrivera à cette heure, celui de 18h étant annulé … bien sûr !

Un plateau est placé à côté du wagon voyageur, mais il est chargé de bouteilles de gaz. L’idée me dérange ...une autre fois peut-être !

Dans le train, nous serons dans un compartiment avec des militaires et agents de la sécurité civile. Bis repetita … l’inconfort, la poussière, pas d’électricité, les chocs, les fauteuils défoncés. Joël installera son hamac dans le couloir, afin d’essayer de dormir un peu. Une place étant libérée, je me vautrerai sur nos deux sacs pendant quelques heures. Perclus de douleurs, j’essaierai de dormir un peu … 

 

NOUADHIBOU vers DAKHLA - jour 12 -

 

Dans le train, nous avons beaucoup discuté avec ces personnes. Le temps est ainsi passé un peu plus vite. Nouadhibou est en vue … il est 13H. Le voyage aura duré 15H. STOP !!!

 

Nous partons tard,et la route est longue.Nous franchissons à nouveau ces routes où des panneaux de loin en loin indiquent que la région est truffée de mines !

Des rapaces tournoient dans le ciel. Quelques centaines de mètres plus loin,certains sont posés sur la route entrain de dévorer une charogne. Joël pense qu’ils s’envoleront à l’approche de la moto. Mauvais jugement, car nous rentrons de plein fouet dans l’attroupement. 
Bilan : pare soleil de casque arraché et fixations de visière cassées. Une belle frayeur !!!

La nuit tombe, et nous ne seront jamais à Dakhla à temps. Le désert est splendide en cette fin de jour. La route se love entre dune et océan. Nous sommes seuls sur notre machine. Pourquoi ce sentiment de liberté, et cette idée de filer vers l’horizon sans jamais s’arrêter ?

A quelques kilomètres avant l’embranchement vers la lagune de Dakhla, nous nous arrêtons casser une croûte. Un petit bouiboui, où la patron nous fera griller 1 kilogramme de mouton.

Ca fille de 12 ou 13 ans est serveuse, et son patron de père est rude avec elle. Pauvre enfant !

Nous bifurquons vers la lagune. J’avais à l’aller repéré un coin magnifique, et je voulais le retrouver pour bivouaquer tout simplement. Nous retrouvons tant bien que mal la plage où des adeptes de sports de glisse passe aussi la nuit. Le vent s’est levé, et nous décidons de planter notre toile afin d’être un peu mieux protégé du sable soulevé. Matelas en place, nous glissons dans notre sac de couchage bien au chaud. La nuit se doit d’être réparatrice.

 

La surprise du jour :

 

Lorsque nous nous apprêtons à planter notre tente dans la lagune de Dakhla, 2 faisceaux de torche se dirigent vers nous. Il s’agit de 2 gendarmes postés qui viennent s’enquérir de notre volonté. Ils nous aiderons à planter la toile et à défaire nos sacs de moto ! Trop cool non ? Nous serons invités à boire le thé le lendemain. Quel fonctionnaire Français de la maréchaussée aurait fait cela ? 
L’accueil général des forces de l’ordre aura été royal tout au long du voyage. Merci messieurs !!!

 

DAKHLA vers LAAYOUNE - jour 13

 

Au petit matin, la lagune de Dakhla est magnifique. L’eau est calme, et le vent est tombé. Quelques familles arrivent afin de passer une partie de la journée sur le sable. Allez ! nous admirons encore le panorama, plions les bagages et filons vers Laayoune où nous sommes attendus ce soir. Nous logeons chez la même famille qu’à l’aller. Nous achetons quelques cadeaux pour les femmes de la famille dans un institut de beauté au centre ville. L’acceuil est toujours aussi aimable, et après une douche bien méritée, la soirée se passera autour du repas familial. Je passe 2h dans un cyber, et au dodo. Nous sommes vraiment contents de revoir Fatima Zahra, son frère et ses parents.

 

LAAYOUNE vers AGADIR - jour 14 -

 


Une grosse journée de route nous attend, et nous devons partir tôt. Les au revoirs  à cette chère famille, le plein de carburant, et en selle messieurs !

Repas à  Tan-Tan, et petite sieste délicieuse dans le hamac tendu entre 2 arganiers avant Tiznit. Cette région est vraiment très belle. Elle est vallonnée à souhait, et la terre est rouge.

Nous sommes dans l’anti-Atlas marocain.

Nous reprenons la route vers Agadir où nous passerons la nuit. L’hôtel est choisi sur le conseil du guide du routard. Il est bien placé, propre, calme et d’un prix très abordable pour une ville aussi touristique (24€/nuit). Ne venez pas chercher le Maroc à Agadir. Tout sent le tourisme et l’Europe. Vraiment rien à voir ! Petite ballade le soir et nous dînons avec une belle pizza au bord d’une grande avenue.

 

AGADIR > MARRAKECH > PLAGE DE DAVID (proche de MOHAMEDIA).

 - jour 15 -

Les premiers 2/3 de la route sont réjouissants. L’asphalte est neuf, et les paysages de toute beautés. La circulation bien que supérieure au trafic que nous avons connu, est tout à fait acceptable. Nous contournons Marrakech par un périphérique, et autoroute en direction de Casablanca et la plage de David, où nous passerons la nuit.

Nous logeons chez un cousin de Joël, qui à acheté une belle maison en bord de plage. Nous serons 8 à table. Apéritif au soleil couchant, et bon repas préparé par la gouvernante de la maison.

 

PLAGE DE DAVID >TANGER >  JAEN (Espagne) > BORDEAUX .

 - jours 16 et 17 -

Eh oui, ce matin les vacances prennent presque fin. Il faut tirer la route pour rentrer. Le moral est un peu en berne, mais nous sommes heureux de la proximité des nôtres.

Embarquement à Tanger, ferry à destination de Tarifa, et traversée de l’Andalousie qui est toujours aussi belle (hors littoral qui est défiguré par le béton !). Nous nous promettons avec Joel de revenir un jour visiter Sévilla, Granada et autres belles villes Andalouses !!!

Nuit dans un motel après Jaen.

Départ en direction de Madrid … nous nous trompons dans une bifurcation. Nous perdons plus d’une heure ! La fatigue se fait dangereusement sentir … il faut s’arrêter. Je tombe de sommeil … la fin du voyage est là, les milliers de kilomètres avalés se font ressentir.

Nous passons la frontière. Le temps est de plus en plus couvert. Dans les Landes, la pluie tombe, nous devons enfiler nos vêtements de pluie.

Il est 19H, nous arrivons à destination, heureux de retrouver nos familles!

 

 

CONCLUSION :

 

*Nous aurons parcouru 8500km à moto en 17 jours, et empruntés sur 920 km ce fameux train minéralier Mauritanien.

*Le départ et l’arrivée ont été donné sous la pluie. Nous subirons la pluie et la neige en Espagne. Dans le Sud du Maroc et dans le Sahara Occidental, nous affronterons des vents parfois violents. La Mauritanie quant à elle nous réservera une chaleur de plus de 40°c en Adrar !

*Les paysages Marocains sont toujours aussi beaux . Quel pays ! Mention spéciale pour le haut Atlas et le franchissement du Tizi-n-test, et pour cette portion de l’anti-Atlas entre Tiznit et Tan-Tan. 
Le Sahara Occidental révèle des inégalités au point de vu intérêt . Aucune ville ne vaut le détour. Les paysages sont souvent monotones, et sans grand intérêt. Les lagunes de Naila et de Dakhla  sortent du lot et méritent leur réputation.

*Le train minéralier Mauritanien aura été un moment fort du voyage. Un souvenir inoubliable !

*L’Adrar et ses villes historiques sont aussi digne d’intérêt. Le grand désert est là !

*Notre moto BMW 1200GS Adventure a été au delà de tout reproche. Pas une panne ! Le compromis confort/ agrément moteur/ chassis – suspensions est idéal pour ce genre de raid, tant que le revêtement au sol reste dur. Le sable en général n’est pas sa tasse de thé – à fortiori moto fortement chargée-

*Le souvenir indélébile de ces vacances ? L’aspect humain des rencontres. Je me suis régalé dans l’approche des Marocains et des Mauritaniens. Donnez un peu et vous recevrez beaucoup !

Le relationnel doit être une priorité dans ce type de voyage.

Nous sommes parti et rentrés sous la pluie, mais que de soleil entre les deux dans ces visages rencontrés… j’en suis encore tout remué . Un top dans mes voyages !



 Au plaisir ...
                        FRED!

Rédigé par FRED!

Publié dans #MAURITANIE-SAHARA OCCIDENTAL-MAROC

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